L’intelligence artificielle entre en endoscopie grâce au soutien de la Ligue contre le cancer

Une nouvelle avancée technologique vient renforcer les capacités de diagnostic des Hôpitaux Civils de Colmar (HCC). Grâce à un vaste élan de solidarité coordonné par la Ligue contre le cancer – comité du Haut-Rhin – les services de gastro-entérologie de quatre établissements hospitaliers haut-rhinois seront désormais équipés de modules d’intelligence artificielle (IA).

Un projet ambitieux initié en 2024

Le Dr STRENTZ (président de la Ligue contre le cancer du Haut-Rhin) a rappelé que ce projet a été lancé il y a un an. Avec un objectif clair.: améliorer la prise en charge des patients en dotant les endoscopes du module GI Genius, une solution intelligente d’aide à la détection.

Le Dr PLASTARAS (chef du service de gastro-entérologie aux HCC) souligne l’importance de cette avancée et de ce type de technologie qui pallie la défaillance humaine, tout en constituant un excellent outil de formation. Cette petite console, connectée à l’équipement existant, utilise l’intelligence artificielle pour améliorer le traitement des images en temps réel. Elle détecte les polypes, les analyse automatiquement, et peut prédire leur nature.

Cet outil ne remplace pas le médecin, mais il accompagne le geste médical et renforce la fiabilité du diagnostic. Chaque augmentation de 1 % du taux de détection permet de réduire de 3 % le risque de cancer colorectal d’intervalle. Soit les cancers développés entre deux coloscopies.

La technologie apporte aussi une valeur pédagogique forte. Elle facilite la formation des jeunes praticiens, en leur montrant plus clairement ce qu’ils doivent identifier, et réduit le risque d’erreur humaine.

Selon elle, il s’agit d’un premier pas concret vers l’intégration de l’IA en endoscopie, bien qu’il reste encore de nombreux progrès à faire. L’équipe mènera d’ailleurs une étude comparative entre les coloscopies réalisées avec l’IA et celles effectuées les années précédentes sans assistance. Afin de mesurer les effets sur la qualité du diagnostic et la sécurité du patient.

Le Dr PLASTARAS conclut : « C’est un outil attractif pour les jeunes médecins, un levier de progrès pour la spécialité. Et surtout, une avancée pour les patients. Il ne faut pas rater le train. »

Une mobilisation collective exceptionnelle

Ce projet n’aurait pu voir le jour sans la réactivité de la Ligue contre le cancer du Haut-Rhin, qui a mobilisé son réseau de partenaires et ses donateurs.

Un appel à don spécifique a été lancé. Les retours ont dépassé les espérances : 22 000 € de l’association des bénévoles pour la lutte contre de la cancer de Rouffach et environs. 32 000 € de l’association ADPS, une participation de la fondation Timken, dons de particuliers, etc.

Au total, 168 000 € ont été collectés, permettant l’équipement des quatre établissements concernés. Pour les HCC, ce module a coûté 43 200 €.

Mme MICHEL et M. PORTET (représentants de la fondation Timken) ont exprimé leur fierté d’accompagner un projet de santé innovant et pérenne,.parfaitement aligné avec les valeurs de leur structure.

Un soutien précieux pour les équipes et les patients

M. Jean-Michel SCHERRER, directeur des HCC, a salué l’engagement de tous. Il rappelle que l’hôpital investit massivement. Mais que cela reste insuffisant face à des besoins de santé publique en constante progression.

Chaque année, les HCC enregistrent 110 000 séjours. Dont 38 % sont liés à une prise en charge oncologique, soit 6 300 séjours pour cancer. Dans ce contexte, le soutien des donateurs devient essentiel.

« Les donateurs donnent de l’espoir » conclut M. SCHERRER.

Grâce à cette coopération exemplaire entre acteurs de santé, fondations et bénévoles, l’intelligence artificielle devient un outil accessible pour mieux prévenir, mieux soigner, et mieux former. Un pas de plus vers une médecine de précision, au service de tous.