Les Hôpitaux Civils de Colmar se positionnent à la pointe de l’innovation médicale. Une nouvelle thérapie « théranostique » révolutionne la prise en charge des cancers de la prostate métastatiques. Cette approche, associant diagnostic et traitement thérapeutique en médecine nucléaire, apporte un espoir renouvelé aux patients dont les traitements classiques ont échoué.
La thérapie mise en place utilise un traitement radiopharmaceutique, utilisant un médicament radioactif, le PSMA marqué au Lutécium 177*. Ce médicament cible spécifiquement les cellules cancéreuses de la prostate résistant aux traitements classiques. Il s’adresse aux patients adultes dont le cancer a résisté aux traitements traditionnels et s’est propagé sous forme de métastases.
Avant de débuter le traitement, un TEP-scan « PSMA » s’effectue. Cette étape permet de vérifier si le médicament pourra se fixer sur les cellules cancéreuses. Si les résultats sont favorables, le patient peut bénéficier de la thérapie. Chaque séance, réalisée en hospitalisation de jour, est généralement bien tolérée. Le traitement comprend six cures espacées de six semaines. Un bilan hématologique s’effectue avant chaque séance pour contrôler la bonne tolérance du traitement et valider la cure suivante.
Le traitement s’administre par voie intraveineuse sous surveillance médicale. Après l’injection, le patient reste en chambre blindée pendant six heures pour limiter les risques de radiation pour l’entourage. Les mesures de sécurité strictes garantissent que les substances radioactives sont correctement évacuées et traitées.
Depuis son lancement en décembre 2023, 12 patients ont déjà bénéficié de ce traitement innovant. Les résultats sont très encourageants.
Le médicament radiopharmaceutique s’utilise si les cellules du cancer de la prostate ont une protéine sur leur surface appelée « PSMA ». Dans ce cas, le médicament se lie au PSMA et la substance radioactive du médicament émet un rayonnement qui provoque la mort des cellules du cancer de la prostate.
L’intérêt de cette thérapie est la spécificité du produit pour les cellules de cancer de prostate. À la différence des traitements de chimiothérapie, ce traitement cible spécifiquement la surface des cellules de cancer de prostate et non pas les autres cellules en croissance.
La majorité des patients ont une réduction significative du taux de PSA sanguin, signe de l’efficacité du traitement. De plus, la tolérance est excellente : aucun effet secondaire majeur, tels que nausées ou perte de cheveux, n’a été rapporté.
La réussite de ce parcours de soins repose sur une collaboration étroite entre les services de médecine nucléaire et d’oncologie. Les oncologues sélectionnent les patients, puis le service de médecine nucléaire prend en charge ces derniers. Une fois le traitement terminé, le suivi des patients est assuré par l’oncologie.
Cette synergie optimise la prise en charge des patients, facilitée par l’équipement moderne des Hôpitaux Civils de Colmar, notamment les chambres blindées spécialement aménagées. Prochainement, la mise en service d’un TEP-scan supplémentaire permettra de raccourcir encore les délais de prise en charge.
Les Hôpitaux Civils de Colmar confirment ainsi leur engagement envers l’innovation médicale au service des patients, avec un parcours de soins toujours plus performant et adapté.
*Lutécium 177 : antigène spécifique des cellules de cancer de prostate.
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